Un livre sur la revue allemande Simplicissimus

J’ai découvert la revue satirique allemande Simplicissimus en 1987 avec le livre de Stanley Appelbaum aux éditions Dover, et il était bien difficile à cette époque de dénicher plus de choses sur le sujet, si ce n’est en farfouillant chez les libraires d’occasion outre-Rhin.

J’ai mis la main récemment sur quelques livres allemands achetés en ligne, le premier s’intitule « Das große Simplicissimus Album », qui existe d’ailleurs sous un autre titre, avec une jaquette et une autre couverture « Simplicissimus, Bilder aus dem « Simplicissimus », mais avec un contenu strictement identique. La revue satirique « Simplicissimus », (1896-1944, puis 1954-1964) adulée par les illustrateurs avertis, n’a jamais cessé d’intéresser les gens de goût ! Les dessinateurs de cette revue restent une référence graphique de premier ordre, et de mon point de vue, peu de leurs contemporains français peuvent leur damer le pion, si ce n’est Gus Bofa, ou Poulbot…
La revue « L’Assiette au Beurre », qui a perduré en France jusque 1912 était comparable dans ses thèmes, à Simplicissimus, mais, si des Steinlen, Jossot, Juan Gris ou Poulbot en ont écrit des pages magnifiques, la courte durée du magazine, et la disparité d’écoles graphiques de ses dessinateurs, n’ont pas donné la densité de qualité exceptionnelle qu’on retrouve dans Simplicissimus. Les dessinateurs Thomas Theodor Heine, fondateur, à la signature-logo caractéristique, Karl Arnold, Bruno Paul, Olaf Gulbrannsson, Eduard Thöny, Rudolf Wilke pour les plus prolifiques, (mais aussi George Grosz, Käthe Kollwitz, Alfred Kubin, Heinrich Kley, Jules Pascin…) ont signé les plus belles pages du magazine.
L’arrivée du national-socialisme en Allemagne en a sonné le glas : Thomas Theodor Heine, juif, s’exile et une partie de l’équipe se range à l’idéologie du moment. Défricheurs graphiques, modernes, adeptes de la ligne claire, pionniers d’une narration séquentielle graphique audacieuse, les dessinateurs du Simplicissimus n’ont pas fini de nous influencer.

Ci-dessus, les 2 éditions d’un même livre. CLIC pour zoomer.

Ci-dessus, le sommaire du livre, que du beau monde !

Plus d’infos sur Simplicissimus ?

Le site simplicissimus.info a fait un travail de titan en mettant en ligne les numéros du Simplicissimus. Uniquement en allemand. Méthode de téléchargement des images, des archives, pas super aisée au vu des outils existant en 2013, mais devant une telle profusion de choses magnifiques, et le travail en amont, je m’incline et je décide de ne pas râler.
Dominique Hérody parle avec érudition de Simplicissimus, et a créé un blog pour chaque dessinateur important de la revue :
Bruno Paul
Karl Arnold
Blix
Olaf Gulbransson
Rudolf Wilke
Les défricheurs de Coconino World, qualifiant Simplicissimus de « plus grand magazine illustré de tous les temps » et ils ont bien raison, nous ont offert il y a quelques temps ceci.
Enfin, le toujours up-to-date Li-An, sur son blog, n’est pas en reste, ainsi que l’incontournable site  Ma Galerie à Paris.